Athée, asociale et agaçante

Grass' mat'

--> Vacances

Vacances est souvent, pour moi, synonyme d'inaction. Ce sont les seules périodes où j'ai le droit de ne pas me faire emmerder par mes congénaires boutonneux et obtus, où je peux faire ce que je veux, où je n'ai pas à me lever pour aller suivre des cours inutiles... Ce qui se résume souvent par ne rien faire.

Je n'arrive plus à me détacher du lycée, comme je n'arrivai plus à me détacher de mon collège. Je n'arrête pas de penser que je vais devoir y retourner, que je vais devoir réentendre les mêmes idioties de la bouche des profs, que je vais revoir les autres lycéens.
Je ne sais pas laquelle de ces propositions m'effraie le plus.

J'ai entendu une professeure dire que mon lycée était comme une fabrique de petit pois: pour rentrer dans la boîte, il faut être calibré. Pas de politique. Pas d'opinion. Pas de stimulation. Juste le travail, stérile, les cours, ennuyeux, les profs, odieux, l'administration, omniprésente et défectueuse.

J'ai pas envie d'entendre une fois de plus que je fais partie de la pire classe qu'on n'a jamais vue (signalez-vous, ceu qui n'ont jamais entendu ça!). Pas envie d'entendre qu'on est une classe de cons. Pas envie d'entendre que je sers à rien, que je suis une feignasse, m'enfin bon, normal, je suis une L. Pas envie d'entendre que ceux qui bloquent le lycée et manifestent contre le CPE ne sont que des glandeurs, incapables d'être modernes.

Je suis dans un lycée d'imbéciles. Citons pour mémoire: la fille du maire, maquillée comme une voiture volée, qui s'imagine avoir droit à des égards dûs à sa position, sa meilleure amie, pas aussi maquillée mais encore plus méprisante, la fille douée au possible et encensée par les profs, incapable de comprendre que ça ne sert à rien d'avoir des idées si l'on n'est incapable de se mobiliser pour elles, tous ces garçons qui sortent de S sans savoir quoi faire et qui s'en foutent, les grandes gueules qui s'écrasent dès qu'un adulte ouvrent la bouche, la fille lambda qui pense(?) que les jeunes des banlieues et les chômeurs n'ont qu'à se démerder...
Mes congénères sont déprimants. C'est ça, l'avenir de la classe moyenne?

Les histoires que je tente d'écrire, malgré leur côté trash, me font moins peur que mon lycée.

Enfin, c'est trop tard pour me faire ficher comme phobique de l'école, le bac est dans à peine plus d'un mois...
Allez, dormons pour oublier tout ça.

Ecrit par Madig, le Lundi 10 Avril 2006, 22:03 dans la rubrique "Chaque jour qui passe".

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