Mes Ancêtres les Helvètes
--> France vs Suisse
Chose promise, chose due.
La famille, donc.
Je suis un huitième suisse. Chacun son fardeau.
Avant de commencer à parler vieux secrets familiaux, quelques petites distinctions s'imposent. Il existe quatre sortes de suisses:
* les suisses francophones, très proches des français, convaincus que leur pays est le plus beau pays du monde (et nous sommes chauvins? Laissez-moi rire!)
* les suisses italianophones (pas sûre de l'orthographe), dont je ne sais strictement rien et je ne m'en porte pas plus mal
* les suisses romanches, ultra-conservateurs, qui ne font pour certains voter les femmes que depuis 1994, qui bloquent le pays (selon ma grand-tante Rosemarie qui vit là-bas) et qui parlent un dialecte proche du latin
* les suisses allemaniques, dont je suis issue.
Les suisses allemaniques écrivent l'allemand et parlent le suisse allemanique, un dérivé de l'allemand assez infâme, même pour eux: un ami interprète de mon père, dont c'était la langue maternelle et qui parlait une douzaine d'autres langues, avait refusé d'apprendre le néerlandais sous prétexte qu'il "parl[ait] déjà une maladie de naissance" et que c'était amplement suffisant.
Autre chose: la suisse germanophone est l'endroit le plus propre du monde.
Si.
Allez dans n'importe quelles toilettes de gare (rappelez vous d'abord les toilettes de la gare près de chez vous), ça étincelle. On pourrait manger par terre, y a pas une cochonnerie par terre.
Il y a pas un papier, un mégot, un trognon de pomme par terre.
Extérieurement, les suisses sont nickels.
Mais dès qu'on creuse, en général...
Ma famille vient de Wintertur, dans le canton de Zurich.
Il faut savoir que cette partie de la famille est, globalement, la moins fréquentable. Les hommes, par exemple, ont un penchant pour l'infidélité et la muflerie.
Mon arrière-grand-père (le papa du papa de ma môman), par exemple, a un jour laissé sa femme seule devant le dîner de réveillon qu'elle avait préparé pour aller fêter Noël avec sa maîtresse. La pauvre épouse (qui devait être légèrement maudite), en plus d'un mari sympathique comme tout, avait une mère dans le même genre, et qui n'aimait pas les filles.
Celle-ci déclara à la mort de sa fille que celle-ci "était morte de s'être trop écoutée" (si quelqu'un peut m'expliquer le rapport avec le glaucome aux ovaires...).
Le couple étant mort relativement jeune, ils ont laissé deux enfants (dont mon grand-père) à leur grand-mère (celle qui n'aimait que les garçons). Mon grand-père se maria, acheta une maison où il installa sa grand-mère (au rez-de-chaussée) et sa petite famille (dans les étages).
Au bout de six mois de mariage, il commença à tromper ma grand-mère avec sa meilleure amie (liaison qui a survécu à leur divorce 25 piges plus tard). Pourquoi? Je crois que ma grand-mère n'était pas suffisamment manipulable: il disait lui-même qu'avec sa maîtresse il se sentait valorisé parce qu'elle n'avait pas grand-chose dans le crâne.
La méchanceté conserve: la grand-mère est morte dans les années 60 à 97 ans.
Mon grand-père est mort en 1993 d'un crise cardiaque à 82 ans, j'avais du le voir deux fois en quatre ans. Après le divorce (1979 à peu près), il s'était installé chez sa maîtresse. Ma mère a préféré faire le voyage prévu aux E-U qu'aller à l'enterrement. On a réussi à négocier avec la maîtresse: elle payait les dettes de son amant (monsieur considérait que les impôts c'était pour les cons... y avait plus cher d'amende que d'impôts), et elle gardait la maison jusqu'à sa mort.
Bon, maintenant elle à 76 ans et on attend qu'elle meure: elle picole, elle fume comme un pompier, elle devient dingue, même sa soeur ne va plus la voir, et elle squatte l'héritage qui pourrait permettre à ma grand-mère de quitter son deux pièces assez minable.
De cette branche, il reste la tante Jacqueline, qui était fâché avec son frère (mon grand-père) mais qui s'est bonifié après son mariage sur le tard.
Et puis la tante Rosemarie, qu'on ne voit pas trop, mais bon, ça va.
Dans notre cas, ce ne sont pas les meilleurs qui sont partis les premiers.
Heureusement, chez maman, ce sont les gènes bretons qui ont gagné.
Ecrit par Madig, le Vendredi 30 Juin 2006, 19:01 dans la rubrique "Chaque jour qui passe".
Commentaires
Ciel-Bleu
30-06-06 à 19:34
Je suis Suisse, mais ton article m'a fait sourire. En fait, la plupart des Suisses francophones pensent comme ça : la suisse est un pays comme les autres, mais on y vit bien. Certains pensent que c'est le plus beau pays, mais c'est pas l'avis de tout le monde ;) ! Par contre, pour les toilettes de gare de chez moi, c'est pas la top classe...mais deux individus arrivent à survivre dedans. Je les plains les pauvres.
Bye
Repondre a ce commentaire
Re:
Madig
30-06-06 à 19:37
C'est ce que je disais, les suisses francophones sont en fait très proches des français.
Au niveau de la propreté des chiottes aussi. :p
Bizz
Repondre a ce commentaire